mercredi 24 avril 2024

Une fille atypique

Une fille atypique - Série de 12 tomes terminées au Japon - En cours en France

Seijin Gesui est un jeune mangaka amateur. Il partage son temps entre l'écriture et le dessin de ses œuvres, et son petit boulot de livreur de journaux. De nature introvertie, ses journées se suivent et se ressemblent jusqu'à la visite d'une fan du nom de Megumi Saitô. Subjuguée par l'un de ses mangas disponibles sur internet, elle tenait à faire sa rencontre. L'histoire serait simple s'il ne s'agissait que d'une simple groupie, mais Seijin découvre rapidement que vivre est un combat de tous les jours pour Megumi...


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J’ai découvert ce mangas suite à un post sur un groupe facebook de personnes autistes. Après la lecture du premier tome, j’étais dubitative. Mais, en lisant la suite, j’ai finalement trouvé ce mangas vraiment bon et reflétant à merveille la vie des personnes neuroatypiques… et pas seulement les personnes autistes !

Oubliez les surdoués comptant les cartes en un clin d’œil ou encore qui gardent en mémoire la moindre information, ici, on vous parle de TSA (trouble du spectre autistique) du quotidien, sans syndrome du savant comme dans Rainman ou The good doctor.

Cela fait un bien fou !


Le mangas nous raconte l’histoire de Seijin Gesui (Taku), jeune mangaka amateur qui voit sa vie chambouler par l’arrivée de Megumi, une jeune fan autiste. L’histoire se concentre sur ces deux personnages et leur évolution, mais autour d’eux gravitent d’autres personnes, neurotypiques, ou non, qui apporteront plus de corps à ce récit.

La narration se fait à travers le regard du héros, qui a tendance à tout décortiquer pour mieux comprendre et appréhender les situations à venir. Le tout est ponctué par des textes explicatifs sur l’autisme, mais également sur d’autres troubles, faisant le parallèle entre les réactions de Megumi, l’adaptation de Seijin et la réalité des autistes, au Japon, mais également en France.

Aussi, ce n’est pas simplement une petite histoire qui nous est raconté, c’est presque un docu-fiction sur le monde de l’autisme qui nous fait voir, ENFIN, la réalité de ce handicap. Tout n’est pas tout rose, tout ne se règle pas d’un claquement de doigts ou d’une caresse dans le dos. Il faut du temps, de la persévérance, des compromis… Vivre avec une personne autiste, ce n’est pas évident !

Et ce n’est pas mon mari qui va me contredire haha !


Seijin est un personnage bien plus complexe qu’il n’y paraît. D’abord assez insipide, ne montrant que peu d’émotions, on apprend finalement à le connaître et l’on s’aperçoit qu’il y a quelque chose, chez lui, qui dénote du reste des gens. Je ne peux pas en dire beaucoup plus, j’aimerais vous laisser le découvrir, mais je le trouve de plus en plus intéressant et touchant au fil des pages.

Mégumi peut paraître, en premier lieu, assez antipathique. Froide avec des excès de violence, elle ne mâche pas ses mots et semble sans gêne. Pourtant, en apprenant à la connaître, elle et son passif, on se rend bien vite compte que tout a une logique, tout est explicable. C’est un personnage en réalité très touchante et je la trouve, personnellement, adorable.

En tant que personne autiste, je me suis retrouvée un peu dans chacun d’eux, par la façon de tout intellectualiser et prévoir de Seijin ou encore par la naïveté, le côté premier degré et la fragilité de Mégumi mais également dans d’autres personnages atteints de TSA que l’on rencontre par la suite.

Leur dynamique est plus que réussie. Chacun d’eux évoluant grâce à l’autre, apprenant à faire des compromis, à gérer les crises, à comprendre l’autre, tout simplement. C’est une relation vraiment bien écrite que je suis curieuse de voir évoluer.

Le bisouuuuuus 💗


Les dessins sont assez simples, mais extrêmement expressifs. Les décors se font rares, encore une fois pour laisser place aux personnages car, après tout, ce sont eux le plus important. Ils nous aident à nous placer dans l’histoire sans pour autant devenir trop envahissants. C’est simple, certes, mais c’est réussi.

On entend souvent la phrase : « Il y a autant d’autismes que d’autistes ». C’est tellement vrai et parfaitement représenté dans ce manga. Vraiment, c’est un gros coup de cœur que je conseille à tout le monde, TSA ou non. Car, si vous êtes concerné, vous vous sentirez moins seul et peut-être même que vous en apprendrez un peu plus sur vous. Si vous êtes neurotypique (comprenez sans dysfonctionnement neurologique), alors cette histoire vous permettra de mieux comprendre ce monde si particulier, à travers un récit touchant.

Sur ce… il est 16h passée alors…😉


Gifs = Kaamelott ; Anastasia ; Raiponce Disney


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