Tous les 1 000 ans, des héros légendaires, les Emblèmes, octroient un pouvoir incroyable à celui ou celle qui aura réuni les 12 anneaux d'Emblèmes. L'heure de ce rituel approche, et Alear, le Dragon divin de la prophétie, s'éveille pour rassembler les anneaux et ramener la paix sur le continent.
Vous
n’imaginez pas à quel point j’attends chacun des Fire emblem.
C’est une saga chère à mon cœur que j’ai découvert avec
le tout premier sorti en France : Blazing sword sur GBA. Aussi,
à l’annonce d’Engage, je me suis jetée sur le trailer et…
j’ai vite déchanté devant les charadesign !
Malgré tout, je me suis accrochée et je l’ai précommandé. Après
tout, la direction artistique d’Awakening et Fates ne m’avait pas
beaucoup enchantée non plus. J’étais finalement passé outre car
ces derniers étaient de très bons jeux, complets, avec une histoire
et des personnages riches quoique plus légers que les opus
précédents et un gameplay innovant la licence. Je me suis donc
innocemment dit que l’apparence d’Engage comptait
peu et que le reste du jeu allait certainement être une belle
réussite !
Spoiler :
Non !
Les
musiques ne sont pas mauvaises en soi, il y en a même des
magnifiques ! Le souci – et vous verrez que c’est assez
récurent dans ce jeu – c’est que la plupart sont totalement hors
sujet ! On passe de jolies balades, à des musiques épiques
– ça, ok, tout va bien – et puis, d’un coup, on se retrouve
avec quelque chose de moderne, qui aurait bien plus sa place dans
Nier que dans un Fire emblem qui, je le rappelle, se passe dans un
monde fantasy style médiéval, avec des châteaux, des dragons, des
chevaliers pégases, des épéistes, etc. En revanche, j’ai
beaucoup aimé l’opening du jeu, que ce soit sa version anglaise ou
japonaise. Vous aurez d’ailleurs le choix entre la VO (en
japonais) ou la VA (anglais), et je vous conseille grandement la
VO ! Alors, oui, certaines voix (notamment féminines) sont
insupportables de niaiseries mais, au moins, elles ne
seront pas totalement hors sujet comme cela a été le cas pour la
plupart des voix en VA.
Pour
ce qui est des graphismes, ce n’est ni totalement moche, ni une
franche réussite. On passe du « agréable à regarder »
(attaques spéciales, magies, etc.) à du « potable »
(herbes, expressions, mouvement des cheveux, etc.) sans jamais aller
dans le très beau voir, l’époustouflant. Les cheveux et les capes
se jouent de la gravité, les animations saccadent parfois (en combat
par exemple) et, lors des cinématiques, vous vous retrouverez avec
des mèches et des étoffes se passant à travers au moindre geste du
personnage… Ça fait mal, surtout lorsque l’on voit ce dont
ils sont capables dans les opus précédents sur Game Cube,
Wii, 3DS et même… mobile !
Mon téléphone serait-il plus puissant qu’une switch ?
Pour
ce qui est de l’histoire, ce n’est malheureusement pas une
réussite. Nous sommes bien loin des batailles épiques de la
saga. Même Awakening, qui était le Fire emblem le plus léger à ce
niveau, reste bien au-dessus du scénario d’Engage. Le seul
point positif que j’ai trouvé est le fait que, à l’instar des
premiers opus, nous recrutons les personnages au fil du récit,
parfois même grâce à des missions annexes.
Commençons
par le début : la cinématique d’intro qui vous montre
directement la grande bataille contre le méchant, accompagné des
princes et princesses de chaque royaume. Ok, pourquoi pas, cela à
déjà été fait. Sauf que, non ! En fait, cette bataille a eu
lieu 1000 ans avant le début du jeu… avec les mêmes personnes qui
composent votre équipe par la suite et ceci alors même que seul
votre personnage est un dragon immortel ! Pourquoi ?
Comment ? Même en ayant fini le jeu, je n’ai toujours aucune
réponse à cette question… la mémoire de l’héroïne a-t-elle
inconsciemment remplacé le visage de ses anciens compagnons par les
nouveaux ? Ce n’est pas très gentils… Nous commençons
donc avec une magnifique incohérence.
Il
y a de bonnes idées et quelques rebondissements qui auraient pu
rendre l’univers plus profond et très intéressant.
Malheureusement, tout cela est totalement gommé par une ambiance
trop « loli » (j’y reviendrai plus bas), des
Deus Ex machina à base du « pouvoir de l’amitié » et
une ambiance « club med » une fois de retour à la base.
Un personnage est mort ? Un village a été détruit et ses
habitants massacrés ? Allons faire des longueurs dans la
piscine !
Même
les rebondissements sont prévisibles au possible. Changement de
camp sans aucune raison valable si ce n’est ce fameux « pouvoir
de l’amitié », certains personnages qui rejoignent notre
équipe juste parce que « ils passaient par là »,
sacrifice annulé encore une fois grâce aux liens d’amitié…
Tout ceci est bien faible et beaucoup trop « bisounours »
pour moi.
J’ajouterai
à cela les moments se voulant « tragique » et qui sont,
non seulement mal écrit, mais horriblement long ! Je me
suis surprise à crier des « mais meurt bordel ! »
devant mon écran. Tout ça, encore une fois, dédramatisé de retour
à la base.
Passons
à autre chose, faisons des flexions !
Je
ne peux, évidemment, pas vous parler de tous les personnages un par
un. Pour être honnête, il n’y a pas besoin de ça pour vous en
parler car tous les personnages se ressemblent dans leur
construction : Ils ont un trait de caractère, une passion, et
ABSOLUMENT TOUT tourne autour de ça. Les soutiens, leurs
réactions, leur gestuel, … Ils ont bien des histoires
personnelles, parfois même tragique ! Mais tout cela n’est
pas du tout exploité, ce qui les rends tous totalement plats, sans
saveur et anecdotiques. Ils ne sont là que pour remplir un
rôle : le prince/la princesse et ses vassaux. Point.
Et
comment décrire le charadesign complètement hors sujet ? Je le
rappelle, nous sommes dans un univers fantasy/médieval… et
pourtant on se retrouve avec des lolitas à jupettes, des
décolletés plongeant garnis de dentelles et de roses, des costumes
à base de boules multicolores dignes des aires de jeu
Mac do, des lames de rasoirs en guise de barrettes pour
un personnage dépressif ou encore des personnages prêts à
chasser du Pokémon… Lorsque l’on voit le travail du
directeur artistique, Mika Pikazo, on comprend vite d’où vient le
problème : Cet artiste ne dessine que des jeunes filles en
petites tenues le tout dans des couleurs flashy. En soi, pourquoi
pas, chacun son style, mais ce genre de design aurait plus sa
place dans un jeu « Atelier » ou « Genshin
impact », que dans un Fire emblem !
Alors,
vous me direz que nous avons toujours eu des personnages jeunes ou
sexy dans les fire emblem, ce n’est pas nouveau. Néanmoins, ils
n’étaient que quelques-uns sur une trentaine et, surtout, leur
histoire était riche, profonde et leur donnait une importance autre
que « regardez ses gros seins ! ».
De
plus, la majorité des personnages d’Engage sont mineurs, ou à la
limite de l’être et ont, de toute façon, l’apparence de gamins
de 15 ans (parfois avec des poitrines disproportionnées...) !
Cela pouvait passer dans Awakening et Fates (et encore, c’était
déjà limite !) car le personnage incarné par le joueur était
sans âge et dans three houses car ils grandissent tous de 5 ans au
cours du jeu, les rendant tous majeurs. Mais là… nous avons la
possibilité de « romancer » des gamins de 16, 14
ou même 10/11 ans ! Et le tout avec un héros/héroïne
qui, on le sait, est âgé de plus de 1000 ans !
Et
les romances, parlons-en ! Elles ne sont possibles qu’à la
toute fin du jeu, ça, c’est normal, mais j’ai l’impression
horrible que les développeurs avaient une flemme monstre pour ce qui
est des dialogues de soutien et de la cohérence des romances !
Vous pouvez donc romancer qui vous voulez, quelque soit son genre,
son âge… ou même votre lien de parenté ! (oui, je sais,
dans Fates aussi, mais, mise à part votre cousine, (ce qui est déjà
bien limite) vous n’aviez aucun liens du sang avec les autres
personnages). Et oubliez les prologues qui changent en fonction
des soutien entre vos alliés. Dans ce Fire emblem, chaque personnage
à son prologue, qui ne changera que si vous le romancez… c’est
réellement très pauvre et bâclé.
Pour
ce qui est du personnage principal, je n’ai joué
que la version féminine et j’avoue ne pas avoir le courage de
refaire le jeu pour voir la différence. Ce que je peux dire de cette
version d’Alear femme, son look de pepsi/switch mis à
part, c’est qu’elle est affreusement niaise. Elle
suit l’histoire sans réfléchir et fais bêtement ce que l’on
attend d’elle, sans jamais faire montre d’un minimum de
caractère… Sans compter que, étant un être divin, tous les
personnages de votre armée vous vénère telle une déesse, y
compris ceux qui vous ont rejoint après avoir tenté de vous
tuer/torturer à plusieurs reprises… logique… C’est
insupportable !
Au
final, les seuls personnages qui valent la peine, ce sont ceux des
anciens Fire emblem… qui m’ont donné envie de reprendre ma
vieille GBA.
En avant pour Sacred Stone !
En
soi, le gameplay des combats n’est pas forcément
mauvais. Il reprend pas mal de mécanique, plus classique,
des premiers Fire emblem, ce qui est appréciable. Néanmoins,
ils ont omis de mettre la mécanique des duos des trois derniers
opus, ce que j’ai trouvé dommage.
Le
système propre à Engage, les fusions, est une belle réussite
et n’est pas sans me rappeler le gameplay de tales of Zesteria.
Grâce aux emblèmes (les personnages des anciens Fire emblem), il
est possible d’avoir un mage se battant à l’épée avec des
attaques dévastatrices ou encore un guerrier pouvant soutenir ses
alliés avec du soin. Cela donne une tout autre dimension aux
stratégies employées sans pour autant rendre les combats trop
faciles.
Le
système de mappemonde est également un bon point, selon moi et rappelle le sublime « Sacred Stone » sur
GBA. Il permet de revenir en arrière et de farmer les combats
pour accumuler expériences et ressources. c’est également sur
cette mappemonde que l’on retrouve les missions
annexes, la plupart ayant directement un rapport avec
les emblèmes. Ce retour en arrière, le temps d’un combat,
comblera de joie les nostalgiques dans mon genre, même si le
retour dans le monde des Lolis n’en sera que plus dur, ces petites
pauses au cœur des anciens Fire emblem sont revigorantes.
Voilà
pour les bons points… passons au reste, autrement
dit, le contenu annexe de la base. Pour ceux qui connaissent la
licence, vous le savez, depuis Awakening, il est possible de
retourner à notre base entre chaque combat. Cette petite pause nous
permet, entre autres choses, de vérifier nos équipements, forger de
nouvelles armes, vendre, acheter, et faire quelques activités nous
permettant d’améliorer les soutiens de nos personnages. Cette
mécanique a donc été reprise pour Engage. Pour le coup, l’idée
de la cité volante pouvant être rejointe grâce au pouvoir du
dragon divin n’était pas une mauvaise idée. Là où cela se gâte,
c’est au niveau des « activités ». Vous aurez
donc le choix entre :
-
Astiquer vos anneaux (avec des bruits parfaitement inappropriés
de la part de nos personnages préférés… je vous jure, ne faites
pas ça en fermant les yeux…) ;
-
Créer de nouveaux anneaux (Via un système de Gatcha
affreux et coûteux en ressources qui n’est pas sans rappeler les
jeux mobiles… ridicule. )
-
Aller dormir (Pour entendre l’un de vos alliés rentrer
subrepticement dans votre chambre, vous regarder dormir puis vous
réveiller suavement… l’enfer!) ;
-
Manger (Pour cette partie, ça va, c’est comme dans les
anciens. Manger monte les soutiens et vous donnes des bonus pour les
prochaines batailles) ;
-
S’entraîner (SEULEMENT 3 fois après chaque combat…
et vous ne pouvez pas choisir les duos!) ;
-
Monter les liens avec les emblèmes (très coûteux en
ressources et l’animation des combats est longues et totalement
inutiles !) ;
-
Acheter/Vendre/Forger/Changer de tenue (Des tenues très
moche en plus d’êtres inutiles et coûteuses en ressources –
oui, je me répète),
-
Caresser et nourrir la mascotte (Affreusement long et
malaisant… je n’ai, à ce jour, pas compris l’intérêt de
cette bestiole… à part les 200 de ressources qu’elle nous donne
à chaque fois…) ;
-
Faire du sport (ce qui vous donne à peine deux points de plus
sur une stat pour seulement le combat à venir… extrêmement long
pour rien…) ;
-
Faire des exercices de vol à dos de Wyverns (Ce qui vous donne des
objets… mais c’est affreusement long, ennuyeux et répétitif) ;
-
Pêcher (Comme beaucoup de jeu japonais et, pour le coup,
j’ai trouvé le système de pêche assez bien fait) ;
-
Gérer les animaux de votre mini ferme (Adopter les animaux après
une bataille puis choisir lequel faire sortir pour ramasser des
ressources. Ça s’arrête là...)
-
Ramasser les ressources qui apparaissent dans la base (Fruits,
légumes, viandes, cadeaux ou encore… crottin??!) ;
- Pleins d’autres
choses que je n’ai pas compris ou qui, juste, ne fonctionnaient pas
comme tout l’aspect multi ou l’amélioration des armes des
emblèmes.
C’est
un peu bête car, la ferme et le vol de wyverns auraient pu aider à
améliorer les unités cavalières par exemple ! Mais non, rien
de tout ça. C’est n’est finalement qu’une perte de temps,
souvent avec des scènes et/ou dialogues vraiment malsains.
Oh
oui, astique mon
gros anneau 💗
Jusque-là, Fire
emblem ne m’avait jamais déçu et, j’ai essayé de toutes mes
forces d’apprécier cet opus, vraiment. Je me suis accrochée
jusqu’au bout ! Comme
dit plus haut, c’est une licence chère à mon cœur, avec laquelle
j’ai grandi et je ne pouvais pas croire que j’allais un jour ne
pas aimer un Fire emblem. J’espère sincèrement que cet
opus n’était là que pour marquer le coup pour les nostalgiques,
comme un jeu anniversaire, et que cela ne donnera pas le ton pour la
suite de la licence. Pitié,
Nintendo, rendez-nous les Fire emblem riche, profond, avec des
personnages attachants et des histoires qui nous prennent aux
tripes ! Three housses avait pourtant l’air de repartir dans
ce sens ! Que s’est-il passé ?
Plus
rien n’a de sens !