lundi 24 juin 2019

Mansfield Park



Fanny Price souffre d'une disgrâce majeure : elle est pauvre. Elle n'est en outre ni jolie ni brillante, mais timide et effacée. Recueillie par charité à Mansfield Park, la splendide demeure de sir Thomas Bertram, Fanny y est négligée, voire maltraitée. Mais elle va effectuer une ascension inattendue. Et cette évolution semble reposer sur ses seuls mérites, sa rigueur, son jugement infaillible, son indépendance d'esprit.

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Lorsque je me suis lancée dans la lecture de Mansfield park, j’étais pleine d’espoir. Je m’attendais à un roman à la hauteur d’Orgueil et Préjugés. Quel ne fut pas ma déception, alors, en lisant les premières lignes. Néanmoins, je n’ai pas détesté ce roman pour autant. Beaucoup d’éléments sont agréable mais, ce que je retiendrais principalement de ma lecture, est la longueur assommante de certains passages.
Il faut garder les yeux ouverts…

Contrairement à mes autres chroniques, je commencerai par vous présenter les personnages car, il s’agit là d’une grande famille ainsi que leur entourage. Et cela fait beaucoup de mondes !
Nous suivons la famille de Sir Thomas Bertram, un homme sévère mais juste. Il épousa une femme de petite famille, qui devint donc Lady Bertram. De cette union naquit quatre enfants :
- L’aîné, Tom, qui passe son temps en ville à boire et jouer, oubliant son rang.
- Le second fils, Edmund, étudiant pour devenir pasteur et qui est la représentation même de la moral mais qui est également un peu naïf et reculé face à son frère charismatique.
- Vint ensuite Maria, jeune fiancée de Lord Rushworth qui ne pense qu’à l’argent et aux plaisirs de la haute société.
- et pour finir, Julia, qui tente, tant bien que mal, de suivre l’exemple de sa sœur, tout en restant l’éternelle seconde.
Occupant sans cesse et sans honte la demeure de sa sœur, la tante Norris – épouse du pasteur Norris, de Mansfield park et femme sans enfants – gère le domaine de Lady Bertram comme s’il était le sien.
Nous avons donc Lady Bertram, sœur de tante Norris, qui possède également une troisième sœur, Mme Price, qui fit un pauvre mariage.
Elle épousa en effet un lieutenant de la marine, M. Price et, des trois sœurs, elle est la plus pauvre, financièrement parlant. Ensemble, ils eurent pas moins de dix enfants !
- L’aîné, William, est un charmant jeune homme, suivant les traces de son père dans la marine et étant très proche de sa sœur Fanny.
- Fanny, l’héroïne de cette histoire, est une jeune femme intègre, gentille et serviable. Contrairement au reste de sa fratrie, elle fut élevée par la famille de sa tante Bertram. Elle a grandit en entendant sa tante Norris la traiter sans cesse d’inférieure et en étant reléguée au rang de protégée devant montrer reconnaissance et discrétion en toute chose. Pas évident de se forger un solide caractère avec tout cela ! Pourtant, derrière sa douceur et sa soumission, fanny possède la force de défendre ses convictions, calmement, doucement, mais sans plier.
- Vint ensuite John et Richard, que l’on ne voit pas. Ils ont chacun fait leur vie ailleurs et sont cité une seule fois dans le roman.
- Susan, elle, est une jeune femme ayant vécu dans la pauvreté et la « vulgarité » mais qui pourtant, comme Fanny, aspire à plus de calme et de respectabilité dans sa vie. C’est un personnage intéressant quoique trop peu visible.
Et pour finir, les petites derniers, Mary, Sam, Tom, Charles et Betsey, qui se trouvent être de véritable petits monstres, mal élevés, bruyants et capricieux.
Voilà donc toute la famille de ces trois sœurs, liés par Fanny qui passera donc – à l’âge de dix ans – de la famille Price, à la famille Bertram. Vous avez réussit à suivre jusque là ? Car voila le moment de vous présenter leur entourage !
J’ai mal à la tête...

À la mort du pasteur Norris (au tout début de l’histoire), le Dr Grant et sa femme vinrent occuper le bénéfice de la paroisse de Mansfild park. Avec eux vinrent la sœur de Mme Grant, Mary Crawford, et son frère, Henry Crawford.
Henry est un homme libertin, arrogant, riche et orgueilleux. Malgré tout, il est aussi un incroyable charmeur qui arrive sans difficulté à tromper son entourage. Il aime les défis, le jeu et le scandale plus que tout autre chose au monde.
Sa sœur Mary n’est pas mieux, si ce n’est qu’elle ne collectionne pas les amants. Elle joue de ses charmes pour appâter le pauvre Edmund, en espérant toutefois qu’il oublie sa voie ecclésiastique pour un post plus prestigieux et une rente plus importante. L’argent et le statut l’emportant sur tout le reste.
Seule Fanny voit claire dans leur jeu. Malheureusement, telle la célèbre Cassandre de la Grèce antique, personne ne la croit et elle passe souvent pour une ingrate et une médisante.
Pour finir (promis, après, j’arrête). M. Rushworth, comme dit plus haut, il est le fiancé de Maria. C’est un homme riche, très naïf et qui fait preuve d’une grande gentillesse. Il est souvent maladroit et ridicule dans sa manière de vouloir attirer l’attention mais sait aussi se montrer dur lorsque les gens profite trop de lui. En toute honnêteté, j’ai eu beaucoup de peine pour lui, tout au long du roman...
Que les Crawford le laisse un peu tranquille

Venons-en à l’histoire ! Vous vous en doutez, avec autant de personnages, il arrive que le lecteur ai du mal à suivre, d’où mon petit récapitulatif.
L’intrigue se passe principalement à Mansfield park (d’où le nom) – mais également à Portsmouth, ville natale de Fanny, lors de la dernière partie – et débute par l’arrivée dans le voisinage de M. et Mme Grant ainsi que des Crawford.
Le roman possède quelques évènements clés à l’intrigue – comme la pièce de théâtre ou bien le retour de Fanny à Porsmouth – mais les passages entre ceux-ci sont très souvent longs et indigestes.
Ainsi, les protagonistes passent plusieurs chapitres à se promener en parlant des jardins et en se moquant des uns, et des autres. Je ne doute pas que cela puisse en intéresser certains – dans la mesure où l’on suit le quotidien de familles bourgeoises, typique du XIXème siècle – mais, personnellement, j’ai trouvé ces textes incroyablement insipides, répétitifs et soporifiques.
Le fond légèrement politique, traitant de la colonisation et de l’esclavage dans les champs de coton m’a plus intéressé, bien que trop peu présent à mon goût. Mais j’imagine sans mal qu’il fut difficile pour Jane Austen de se prononcer plus sur ce sujet, alors qu’il était encore d’actualité pour ses contemporains.
Comme tous les romans de Jane Austen, il s’agit, principalement, d’une romance et là, les intrigues sont plus qu’intéressantes. Entre les Crawford qui s’émissent si facilement dans la famille Bertram, aussi bien physiquement que dans le cœur de certains, mais aussi Fanny, éperdument amoureuse de son cousin Edmund depuis son enfance et qui, malheureusement, n’est considérée par celui-ci que comme une petite sœur. Fanny qui, comme dit plus haut, regarde tous les évènements s’enchaîner avec un regard totalement objectif et juste, alors que ceux qu’elle aime plus que tout, ceux qui l’ont élevé et aimé, se font avoir encore et encore. Et elle, impuissante, ne peut que tenter d’amoindrir les dégâts de par sa présence et sa douceur.
Le personnage de Fanny est très réussit mais ceux qui l’entourent, je pense notamment à cette chère Mme Norris, mériteraient de grosses claques ! Fort heureusement, la méchanceté sera punit, ce qui nous laisse avec une happy end qui, après une quarantaine de chapitre de torture mentale, de manipulation et de rabaissement, est un véritable soulagement !
On souffle enfin !

Pour conclure, je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé ce roman. Certains passages lourds et inutiles m’ont donné envie de fermer le livre plus d’une fois, néanmoins, la curiosité et l’attachement que j’avais pour certains protagonistes m’ont fait tenir bon et je ne le regrette pas. Ce n’est, pour ma part, pas mon roman préféré de Jane Austen mais il mérite tout de même d’être lus.
Faites un bout de chemin avec Fanny.

Gifs = Mansfield park – films de 1999 et 2007

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