samedi 9 avril 2022

Blue, Le couleur de mes secrets


À dix-sept ans seulement, Blue dissimule un lourd secret qui l'a obligée à changer brutalement de vie, à déménager avec sa famille, et à rester le plus discrète possible.

Mais ses mystérieux cheveux bleus captivent tous les regards et attisent la curiosité des élèves de son nouveau lycée. Comment se fondre dans la masse alors qu'elle commence à recevoir des lettres anonymes et que Nathan, un jeune homme à la terrible réputation, a décidé de la percer à jour ?

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/!\ Cette chronique contient du spoil /!\


On m’a offert ce roman car, depuis quelques années maintenant, j’ai les cheveux bleus. C’était donc, à la base, une petite blague entre amies. Malgré tout, la couverture et le résumé m’ont donné envie d’en savoir plus. Quelle ne fut pas ma déception en lisant les premières lignes ! Néanmoins, en voyant l’âge de l’auteur lors de sa sortie (17ans), j’ai tout de même voulu faire l’effort d’aller plus loin en me disant que, forcément, le style allait être un peu léger pour le premier roman d’une adolescente. J’ai même hésité à faire cette chronique de peur de la descendre mais, finalement, je me dis que toute critique est bonne à prendre. Aussi, si jamais Camille Pujol me lit, sache que le texte à venir n’a pas pour but d’anéantir ta motivation. Au contraire ! Tu peux faire bien mieux, j’en suis certaine !

Go go !

/!\ Rappel spoil /!\

En toute honnêteté, en lisant le résumé, je m’attendais à de l’Urban fantasy (bit-lit) ou du fantastique. En réalité, il est ici question d’histoire de drogue et de traumatisme. Bon, sur le papier, cela semble prometteur, néanmoins, tout est trop rapide, confus et bancal.

Je m’explique :

- Tout d’abord, les noms bien trop « Américains » ainsi que les « clans » formés au lycée, si bien que l’on se croirait dans un teen movie mais fantasmé par une ado française (pour le coup, c’est un peu le cas.). Personnellement, lorsque j’étais élève au lycée, puis quand j’y ai travaillé, j’ai bien vu des groupes d’amis se former, certes, mais il n’y a jamais eu de clans gothiques, clans camés, clans beaux gosses, etc. Tout cela je ne l’ai jamais vu en dehors des films type « High school musical », « 10 bonnes raisons de te haïr », ou encore « lolita malgré moi ». (houlà, les références à ces films me classent directement dans la catégorie « anciens »!)

- Ensuite, on découvre vers la fin que l’héroïne, Blue, ainsi que sa famille, sont en fait dans un programme de protection des témoins. Comment se rendre incognito et discrète pour elle ? En se mettant des lentilles et en se teignant les cheveux… en bleus ! Autant vous le dire, je le sais de source sûre, ayant moi-même les cheveux de cette couleur, c’est tout SAUF discret !

- Blue nous répète sans arrêt, au fil du roman, que les apparences peuvent être trompeuses. Hors, il n’en est rien car le meilleur ami est un ami, le mec dangereux est dangereux, etc. Aucune surprise. J’aurai bien aimé voir que, en réalité, le meilleur ami était le dealer dangereux et le « bad boy » un mec super gentil qui se bat pour aider sa famille (par exemple). Là, la phrase « les apparences sont trompeuses » aurait pris tout son sens.

- Les parents de Blue sont décrits comme aimants et protecteurs mais la mère laisse sa fille dormir chez un garçon, et ceci après que son dernier petit copain l’ai violenté et ai failli tuer le père. Et une fois sa fille enceinte : « ok, pas de soucis, va en vacances avec lui chez sa mère pour en discuter… » Vraiment, je ne comprends pas...

- Pour finir, le comportement de l’héroïne envers ce fameux « bad boy »… Cette fille a été violenté par son ex, dealer, et se retrouve de nouveau attirée par un dealer. Elle dit à tue tête qu’elle veut lui résister mais le laisse rentrer chez elle, dans sa chambre, etc. Comme si elle ne protestait que pour la forme… D’ailleurs, à la fin, elle n’a pas évolué d’un pouce et a même régressé à cause de toutes ses erreurs… J’ai trouvé ça vraiment dommage, j’aurais aimé la voir évoluer et surmonter son passé. Au lieu de cela, elle se retrouve encore plus seule et méfiante qu’au départ. Quel était donc le message de l’auteur ?

J’ai aussi eu la désagréable sensation que la seule chose à laquelle tenait réellement l’auteur était la couleur des cheveux de son héroïne… alors que cela ne sert en rien l’histoire, bien au contraire.

Avoir des cheveux bleus ne fait pas tout...


/!\ Rappel spoil /!\

Comme dit plus haut, je n’ai pas aimé le personnage de Blue Stevens. Elle a beau n’avoir que 17 ans, lorsque l’on a vécu des épreuves aussi difficile que les siennes, on ne peut pas être aussi immature. Je n’ai vraiment pas compris pourquoi elle se rapprochait aussi vite de ses nouveaux amis, considérant même l’un du groupe comme son meilleur ami (comme un frère) au bout d’à peine quelques jours. Elle croît très vite à toutes les rumeurs qu’elle entend (bon, pour le coup, les rumeurs étaient fondées… les apparences n’étant pas aussi trompeuses que cela) et commets encore et toujours les mêmes erreurs. Sans compter le fait qu’elle se vante d’avoir été formée à l’autodéfense mais n’utilise ses « capacités » qu’à 3 reprises et uniquement pour se la jouer devant ses camarades… Et puis… Lorsque l’on est en danger, menacé par un psychopathe qui a failli tuer son père et nous a mis à l’hôpital, et que l’on reçoit des lettres de menaces de ce même psychopathe… on en parle ! Lorsque l’on a failli perdre la vie à cause des trafics de drogues, on se tient aussi éloigné que possible des ces dit trafics ! Bref… Blue est réellement immature et illogique.

Passons au fameux « bad boy » Nathan Rey. Bon, clairement, nous avons là un futur Christian Grey en puissance… il m’a mis extrêmement mal à l’aise du début à la fin. Il la suit, la harcèle chez elle, dans la rue et en cours, la bloque contre des murs, la suit jusqu’à l’entraînement de foot de son petit frère, etc. Il deal de la drogue, se bat dans des combats illégaux, sait qu’il est dangereux à fréquenter mais, tout cela n’a aucune importance vu qu’il veut absolument être avec Blue. Et lorsqu’elle tente de l’ignorer, de le faire sortir de sa vie, il joue les petits agneaux triste et la harcèle de plus belle… c’est ce que j’appelle un manipulateur… Lorsque l’on a connu quelqu’un de violent, comme Blue, on ne peut pas être attiré par ça. Au contraire même. La plupart des victimes de violences sont terrorisées, mal à l’aise, malades, si un homme lui fait le coup de la plaquer contre un mur ou de la retenir de force par le poignet. Et si elle se laisse faire, c’est plus par peur que par désir.

Que dire de ses amis Cameron, Minho et Léa, si ce n’est que ce sont les clichés des bons amis de l’héroïne. Ils ne sont là que pour la consoler, la protéger et l’écouter lorsqu’elle en a besoin. Il y a le couple qui finit ensemble et le gay qui finit par s’assumer. Ils ne sont pas mauvais mais affreusement plats.

Pour ce qui est de la famille de Blue, je n’ai pas grand chose de plus à dire et concernant l’antagoniste, le fameux ex, et bien, c’est un psychopathe de bas étage, sans grande profondeur.

C’est dommage car, en inversant simplement quelques rôles, en faisant en sorte que l’histoire entre Blue et son ex soit dévoilé petit à petit (lorsque Nathan enquête sur elle par exemple) cela aurait donné une tout autre dimension à cette histoire. La crédulité de Blue aurait été plus logique si Minho avait été le dealer dangereux et Nathan le gentil gars à la mauvaise réputation et elle aurait même pu ressortir grandit de cette mauvaise expérience.

Il reste tout de même une bonne idée concernant les liens entre l’ex, Nathan et leur père, malheureusement cette idée est très mal exploitée à la toute fin du roman et ne donne lieu qu’à une totale régression de la part de Blue.

Retour à la case départ...


Je suis donc bien déçue de ma lecture, car le topo de base n’était pas mauvais du tout. Traiter les traumatismes du passé, l’évolution d’une ado meurtrie et lui réapprendre à aimer et à faire confiance aurait pu donner un super roman. Mais c’est malheureusement tout l’inverse qui s’est produit car, en plus d’avoir une histoire qui se passe bien trop vite et qui manque de profondeur, la conclusion est extrêmement amère et nous donne la sensation que toute cette histoire n’a, finalement, servie à rien.

Mis à part casser un peu plus son personnage principale...


Gifs = Madoka Magica ; Descendants ; Scott Pilgrim ; Fairy tail



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