mardi 11 octobre 2022

La prophétie des marguerites

 

Jeannette se démène dans la petite ferme de ses parents. Alors que son père sombre dans l'alcool et que sa mère tombe malade, elle doit s'occuper de ses cinq frères et sœurs, dont elle est l'aînée. Aussi, lorsqu'elle rencontre Marius et que ce dernier lui propose de le suivre à Paris, elle entrevoit la possibilité d'une vie meilleure. Tous deux employés dans une filature, ils vont découvrir une ville en pleine mutation. Une capitale que les travaux d'Haussman n'en finissent pas de transformer, et qui va bientôt accueillir l'Exposition universelle. Un Paris du monde ouvrier, avec ses luttes et ses malheurs. 

Pour Jeannette, seul compte le bonheur auprès de son premier amour, mais le destin emprunte parfois des chemins tortueux et inattendus... 


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Il est des romans qui s’avèrent être de véritables perles, aussi bien dans l’écriture que dans la narration et la construction de ses personnages. « La prophétie des marguerites » est de ceux-là. C’est un roman magnifique mais aussi rude et réaliste, ce qui le rend difficile à lire si votre moral n’est pas au plus haut.

Préparez les mouchoirs !


L’histoire nous plonge au cœur des années 1800, en France, sous le règne de l’empereur Napoléon III. Je dois avouer que mes lectures de cette période se cantonnaient surtout à l’Angleterre avec des romans à la Jane Austen. Il est plaisant de découvrir notre pays à cette époque. L’écriture et le vocabulaire choisi par Alain Léonard nous plongent directement dans l’Histoire de France, non pas du côté des nobles et des puissants, mais du point de vue de citoyen ordinaire, tentant comme ils le peuvent de vivre le mieux possible. C’est une véritable immersion !

Nous nous promenons, au fil des pages, dans une Auvergne bien plus rural que maintenant et un Paris en plein essor grâce à l’industrie et à l’Exposition universelle. On y découvre des meures et des pensées heureusement disparues de nos jours – comme la place de la femme dans la société, le racisme ou encore les bagnes – et d’autres qui, malheureusement, persistent encore – je pense notamment aux injustices liées à la classe sociale, aux patrons qui manipulent leurs employés et aux jugements des gens au premier regard. Je dois avouer que mon petit cœur de militante à saigner à plusieurs reprises !

J’avais des envies de révolte !


Afin de ne pas spoiler, je ne vous décrirai que les deux héros de ce roman :

Jeannette, pour commencer, est une jeune femme au courage immense. Malgré les difficultés, elle ne baisse jamais les bras et c’est une qualité que j’ai énormément appréciée en elle. Et même si l’époque lui intime un côté passif qui m’a légèrement dérangé, elle sait se faire entendre et fait tout pour ne pas s’effondrer. Beaucoup n’auraient pas eu la force de remonter la pente après tout ce que notre pauvre héroïne a subi !

En ce qui concerne Marius, mon cœur balance. Je l’ai tantôt adoré, tantôt détesté. C’est un personnage plus changeant que sa compagne et qui, sans elle, n’aurait certainement pas tenu sur le droit chemin. Au premier abord, le lecteur serait tenté de croire que c’est Marius qui mène la danse, mais force est de constater que, sans Jeannette, il n’en mènerait pas large. Malgré tout, j’ai apprécié ce personnage dans son ensemble. Un homme plus complexe qu’il n’y paraît, qui apprend à surmonter ses failles pour le bonheur de celle qu’il aime.

Les personnages qu’ils croiseront seront également haut en couleur et bien construit. Que vous les détestiez (coucou messieurs les patrons ! ) ou que vous les adoriez, aucun ne vous laissera indifférent, j’en suis certaine. Un petit coup de cœur pour la pauvre Fine que j’aurais aimé revoir et pour les Amblard que je ne comprends que trop bien !

Oui, parce que Jeannette et Marius ne sont pas les seuls à souffrir !


Comme dit plus haut, c’est une véritable perle, néanmoins, il vous faudra vous accrocher pour ne pas fondre en larmes par moments ! Mais n’est-ce pas là le signe d’un bon roman ?

J’ai beaucoup apprécié cette lecture, même s’il est temps pour moi de quitter un peu la dure réalité pour une prochaine lecture plus fantastique.

Pas certaine que ce soit plus joyeux par contre...


Gifs = Nichijô ; Kaamelott ; là-haut ; Shadow and bone (Grisha)




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