Au cœur de la contrée magique d’Ingarie, dans le charmant village de Marché-aux-Copeaux, Sophie s’ennuie. Seule dans sa chapellerie, elle a accepté son destin d’aînée de la famille, et de vivre dans l’ombre de ses sœurs, résignée ainsi à un avenir routinier.
Après tout, tel est l’usage...
Lorsqu’un beau jour, la jeune fille a le malheur d’offusquer la sorcière des Steppes, celle-ci lui dérobe 60 ans de sa vie, la laissant vieille et démunie. Cherchant désespérément un moyen de briser le sortilège, la jeune chapelière sera amenée à pactiser avec le démon du feu, Calcifer.
Vivant dès lors dans un étrange château ambulant dont les secrets restent entiers, Sophie entame une extraordinaire aventure à la recherche de sa jeunesse volée, prête à reprendre en main son destin. Un périple jalonné de dangers et de rencontres hautes en couleur...
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« Le château ambulant » de Hayao Miyazaki (studios Ghibli) est juste l’un de mes films d’animations préférés. Alors, lorsque l’on m’a offert le roman dont est tiré cette histoire que j’aime tant, je me suis jeté dessus !
Même s’il y a de nombreuses différences entre le roman et le film, les deux sont pour moi un gros coup de cœur. Je suis une fan inconditionnelle de Hurle (Hauru/Howl dans le film) et Sophie !
C’est officiel !
Hayao Miyazaki a pris beaucoup de liberté sur l’histoire de base. C’est un peu sa marque de fabrique et c’est ce qui fait qu’il arrive à aussi bien s’approprier tous ces magnifiques récits. Dans le roman, pas de contexte de guerre, ni de monstre oiseau géant. Non. Ici, le ton est plus proche d’un conte de fée… un peu décalé ! Jusqu’au titre des chapitres qui m’ont beaucoup fait rire. Tous les codes y sont : jeune fille maudite, prince, sorciers et sorcières, démons et même animaux mignons. Néanmoins, aucun d’entre eux n’a le rôle ou même la conclusion que l’on attend dans un conte ordinaire. Tout y est tordu et remodelé de façon inattendue. Même en connaissant le gros de l’histoire, via le film, j’ai été plus d’une fois surprise par les révélations et le chemin que prenait le récit.
La narration y est aussi pour beaucoup, je pense. On suit l’histoire à la troisième personne, mais principalement du point de vue de Sophie, ce qui fait que certaines choses nous échappent, jusqu’à ce que les révélations arrivent ! Et elles arrivent tardivement, nous tenant en haleine jusqu’au bout !
J’ai enchaîné les pages sans m’arrêter !
Il y a beaucoup à dire sur les personnages, bien plus nombreux que dans le film. Néanmoins, afin d’éviter de gâcher trop la surprise de certains d’entre eux, je vais me focaliser sur les protagonistes les plus importants.
Tout d’abord, l’héroïne. Sophie a un peu plus de caractère dans le roman, mais aussi un manque de confiance en elle beaucoup plus profond. Malgré tout, elle est courageuse, drôle et ne manque pas de faire entendre sa voix, sous les traits de cette grand-mère qui lui fait perdre une partie de sa timidité habituelle. J’ai adoré son évolution et la manière dont son regard change au fur et à mesure du temps. Contrairement au film, elle a ici deux sœurs (Lettie, présente dans le film, et Martha), en plus de sa belle-mère, Fanny (présentée comme sa mère, dans le film). On pourrait croire que cela ne change pas grand-chose, mais il n’en est rien ! Car le fait d’être l’aînée de trois sœurs est une notion très importante dans l’histoire. De plus, quelque chose, (je ne dirais pas quoi) absent du film, lui donne une toute autre dimension et, je trouve, une raison bien plus logique pour la sorcière des Steppes (des Landes dans le film) de s’en prendre à elle.
Hurle (Hauru/Howl dans le film) est beaucoup moins héroïque que dans le Miyazaki. Son côté lâche ressort beaucoup, et les personnages brossent un tableau de lui des plus défavorables tout le long du récit. Le pauvre sorcier n’est en odeur de sainteté nulle part, même pas dans son pays natal (révélation de ses origines qui m’a fait bondir de ma chaise tellement je ne m’y attendais pas ! ). Il essuie les coups sans mot dire, jusqu’aux révélations finales qui lui donnent une toute autre image. Au final, il est, certes, lâche, mais aussi adorable, attendrissant, aimant et impétueux. Je l’ai adoré, même si, pour le coup, je préfère sa version cinématographique.
Michael (Marco dans le film) est plus âgé que sa version du 7ème art. De ce fait, il est également plus indépendant et mature, même s’il reste un adolescent. J’ai beaucoup aimé son histoire et les liens qui l’unissent à Sophie. Il est un peu plus effacé que cette dernière et son maître, néanmoins, l’histoire n’aurait pas été la même sans sa présence.
Le Navet (l’épouvantail, vous savez, qui donne sa canne à Sophie. ) ainsi que le chien sont également présents mais avec des rôles bien différents. J’ai beaucoup apprécié ce que signifiait réellement leur présence ainsi que la conclusion de leur histoire. J’avoue que je ne m’y attendais pas du tout !
La sorcière des Steppes (des Landes dans le film) change également beaucoup. Déjà, elle est bien moins présente. Elle est plus une menace pesante, tout au long du livre. Et même si j’adore ses interactions avec Sophie dans le film, j’ai trouvé cette épée de Damoclès sur la tête de Hurle très intéressante et bien écrite. De plus, encore une fois, je ne m’attendais tellement pas à cette conclusion pour elle ! Je suis tombée des nues ! Et j’avoue préférer cette version. Je ne suis pas fan de la vilaine sorcière devenue gentille mamie un peu taquine, présente dans le film. Au final, avec pourtant moins de présence dans l’histoire, j’ai trouvé cette sorcière plus approfondie que celle du film.
Je conclus ce petit tour des personnages avec mon préféré, après Sophie et Hurle, bien entendu. Calcifer est génial dans le film, c’est certain, mais dans le roman, il perd sont côté petite boule toute mignonne et impertinente pour devenir un véritable allié pour Sophie. On sent un lien fort qui les unit et grandit au fil des pages. Sa façon de ronchonner tout le temps me fait toujours rire, dans l’un et l’autre des médias, mais les passages d’ellipse temporelle permettent de voir qu’il n’est pas qu’un démon au service d’un sorcier, il fait partie de la famille, c’est un ami, un frère pour Hurle. Cela ne rend sa conclusion que plus touchante encore.
Même si je préférais toujours sa petite bouille à la Miyazaki 💖
Au final, que ce soit le film ou le roman, j’adore les deux, même si le film a une place spéciale dans mon cœur, pour des raisons plus personnelles. Ils offrent chacun une version distincte d’une même histoire, apportant des thématiques et des réflexions tout aussi différentes. Néanmoins, les deux sont magnifiquement racontés et écrits. Certains passages sont identiques, et l’histoire de Hurle et Sophie se conclut à peu près de la même façon, mais les deux formats diffèrent assez pour ne pas vous ennuyer et pour être surpris lors de votre lecture.
J’ai hâte de lire la suite, parce que, oui, c’est en réalité une trilogie !
En attendant, je m’en vais revoir le film encore une fois.
Gifs = Le château ambulant
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