jeudi 13 juillet 2017

Raisons et sentiments


Injustement privées de leur héritage, Elinor et Marianne Dashwood sont contraintes de quitter le Sussex pour le Devonshire, où elles sont rapidement acceptées par la bourgeoisie locale étriquée et à l'hypocrisie feutrée. L'aînée, Elinor, a dû renoncer à un amour qui semblait partagé, tandis que Marianne s'éprend bien vite du séduisant Willoughby. Si Elinor, qui représente la raison, dissimule ses peines de cœur, sa cadette étale son bonheur au grand jour, incapable de masquer ses sentiments. Jusqu'au jour où Willoughby disparaît... 

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Que dire sur la plume de Jane Austen ? Mis à part qu'elle est fluide, élégante et extrêmement agréable à lire. Malgré tout ce vocabulaire d'un autre temps, on se laisse emporter par son histoire, ses personnages et ses intrigues. J'ai cependant, moins apprécié « Raisons et sentiments » que « Orgueil et préjugés », qui, selon moi, reste le meilleur de ses romans. 
Avis certainement influencé par les beaux yeux de M. Darcy.

Le roman commence par la mort de M. Dashwood et le départ de sa deuxième épouse ainsi que de leurs trois filles. Nous suivons principalement l'histoire de l’aîné, Elinor et sa jeune sœur Marianne. La petite dernière, Margaret, est malheureusement mis au second plan et n'ai présente qu'au début et à la fin du roman. Quand aux autres personnages, tels que M. Dashwood (fils), sa femme Fanny, Mme Jennings ou encore Sir John Middleton, ils font régulièrement des entrées remarquées... que ce soit en bien ou en mal. Il n'y a pas de juste milieux avec eux et c'est ce qui les rends si détestables pour les uns et attachants pour les autres. 
Jane Austen réussit avec brio à nous tenir en haleine, à nous faire peur pour ses personnages, non pas de les voir mourir ou blessés, mais simplement de les savoir malheureux. Beaucoup d'éléments sont dit sans importance, pour revenir au premier plan, lorsque personne ne s'y attend. Il m'est arrivé plusieurs fois de me dire : « Ah ! Mais c'est pour ça ! Je ne l'avais pas vu venir ! ». 
J'ai vu aussi mon jugement évoluer pour certains personnages, au fil des révélations sur leurs sentiments et leur histoire. Il y a une réel évolution des protagonistes principaux et j'ai énormément apprécié cela. 
En revanche, j'ai eu beaucoup de mal avec le milieu du roman, que j'ai trouvé long et redondant. Oui, je comprend qu'une femme soit déprimée après une déception amoureuse mais... pourquoi le décrire aussi longuement ? J'ai eu l'impression que le roman était en pause et j'attendais avec impatience que la « lecture » reprenne. 
Enfin, je me suis accrochée et je n'ai pas été déçu du dénouement ! J'avais regardé le film de 1995 avant de lire le roman et j'ai été heureuse de voir qu'il me restait énormément d'éléments à découvrir malgré tout. 
Même si le colonel Brandon aura toujours, pour moi, les traits d'Alan Rickman.
Passons aux personnages : 
Elinor est de loin ma préféré. Même si elle est trop effacée à mon goût, elle est la seule à avoir la tête sur les épaules et endure, non seulement ses peines, mais également celles des autres. Elle est courageuse et généreuse et je ne supporte pas la façon qu'a sa mère de faire autant de préférence pour Marianne en oubliant totalement celle qui fait tenir tout ce petit monde debout. 
J'ai eu plus de mal avec Marianne. En réalité, je la haïssait même au début de l'histoire. Sa vision bien trop romantiques et fermée, sa façon de parler bien trop lyrique et ses sentiments exagérés sans parler de sa manie de dire du mal des gens et de se moquer avec son cher Willoughby... tout cela me donnait réellement envie de lui mettre des claques... sans oublier ce trop long moment où tous les regards devaient se poser sur cette « pauvre chose déprimé ». Alors oui, elle n'a que 17ans au début de l'histoire mais, heureusement, elle évolue au fil des pages et devient bien plus charmante, tout en gardant un tempérament de feu. Finalement, j'ai appris à l'apprécier. 
Edward est un peu trop banal pour moi. Il est gentil, aimable, droit et a pleins d'autres qualités mais, de ce côté, je rejoint l'avis de Marianne qui le décrit comme manquant de passion. Néanmoins, j’apprécie ce personnage et sa petite évolution. 
Le colonel Brandon est mon petit chouchou. Il a tout du héros dramatique, cachant son chagrin et ses épreuves derrière un masque impassible mais néanmoins charmant. Exactement le type de personnage que j'adore. 
Pour finir, je n'ai pas DU TOUT aimé Willoughby. Connaissant un peu l'univers de Jane Austen, je me doutais de ce qui allait suivre. Et même s'il peu se montrer avenant, gentil et repentant, je n'arrive toujours pas à l’apprécier... 
Désolé Willou. 

Si l'on omet les quelques chapitres de dépression (littéralement), j'ai globalement beaucoup aimé ce roman. Il est plus calme, plus doux que « Orgueil et préjugés » mais tout aussi agréable à lire. En revanche, il est plutôt long, et avec beaucoup de personnages.. Donc, si comme moi vous avez une mémoire de poisson rouge, je vous conseil de prendre quelques notes ! 
'A y est ! J'ai tout noté !


Gifs = Orgueil et préjugés - film de 2005 ; Raison et sentiments - film de 1996

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